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Créer : touch et mkdir

Terminal

Objectif de cet atelier pratique

  • Prise en main de la création de fichiers et de répertoires

Modifier l'horodatage d'un fichier avec touch

L'affichage détaillé de ls avec l'option -l nous montre que chaque fichier est horodaté. Prenons par exemple le fichier ~/.bashrc :

$ ls -l .bashrc
-rw-r--r--. 1 microlinux microlinux 492 30 avril  07:32 .bashrc

En l'occurrence, ce fichier a été créé – ou modifié pour la dernière fois – le 30 avril à 7h32. Maintenant, essayons ce qui suit :

$ touch .bashrc
$ ls -l .bashrc
-rw-r--r--. 1 microlinux microlinux 492 20 sept. 09:53 .bashrc

Nous constatons que l'horodatage du fichier indique maintenant le 20 septembre à 9h53. En effet, cela correspond à la date et à l'heure auxquelles j'écris ces lignes.

Créer un fichier vide avec touch

Si le fichier spécifié n'existe pas, touch prend soin de le créer. Essayons avec un nom de fichier qui n'existe pas dans le répertoire ~/Documents :

$ cd Documents
$ touch exemple.txt
$ ls -l exemple.txt
-rw-r--r--. 1 microlinux microlinux 0 20 sept. 09:59 exemple.txt

Ici, la commande touch a créé un fichier vide exemple.txt d'une taille de 0 octet.

Créer un fichier texte sans éditeur de texte

Voici une méthode pour créer un fichier texte simple, à l'aide de la seule commande cat :

$ cat > livres.txt << EOF
> Alice au pays des merveilles
> La montagne magique
> Faust
> EOF
$ ls -l livres.txt
-rw-r--r--. 1 microlinux microlinux 55 20 sept. 10:05 livres.txt
$ cat livres.txt
Alice au pays des merveilles
La montagne magique
Faust

Nous avons écrit trois lignes de texte dans un fichier livres.txt. La suite de caractères EOF (comme End Of File) définit la fin du fichier.

Aurions-nous pu obtenir quelque chose de comparable avec la commande echo ? Essayons :

$ echo Beethoven > compositeurs.txt
$ cat compositeurs.txt
Beethoven

La commande echo a créé ici un nouveau fichier compositeurs.txt en y écrivant une ligne Beethoven. Jusqu'ici, cela ressemble beaucoup à ce que nous avons fait auparavant avec bonjour.txt. Maintenant, essayons ceci :

$ echo Bach > compositeurs.txt
$ cat compositeurs.txt
Bach

Ce n'était visiblement pas la bonne méthode pour ajouter une ligne à notre fichier. Le dernier contenu en date a tout simplement écrasé l'ancien. Nous allons donc nous y prendre autrement :

$ echo Bartok >> compositeurs.txt
$ cat compositeurs.txt
Bach
Bartok

Voilà qui est mieux. L'utilisation du chevron >> au lieu de la simple flèche > a provoqué l'ajout de la chaîne de caractères à la fin du fichier, en évitant la substitution du contenu précédent. Si nous souhaitons ajouter un troisième nom à la liste, il devrait donc suffire de répéter la dernière commande en insérant un autre nom. Essayons :

$ echo Schubert >> compositeurs.txt
$ cat compositeurs.txt
Bach
Bartok
Schubert

Effectivement, c'est bien cela. Soit dit en passant, nous en avons profité pour avoir un autre petit aperçu de la redirection sous Linux. Passons maintenant à la création de répertoires.

Créer des répertoires avec mkdir

La commande mkdir (comme make directory, vous aurez remarqué que les informaticiens ont un problème avec les voyelles) sert à créer un nouveau répertoire, dont on spécifie le nom. Créons un répertoire Textes dans notre répertoire Documents :

$ mkdir Textes
$ ls -ld Textes/
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 10:45 Textes/

Il est également possible de spécifier le chemin complet du répertoire à créer. Pour créer un répertoire Captures à l'intérieur de /home/microlinux/Images, je pourrais le faire comme suit :

$ mkdir /home/microlinux/Images/Captures
$ cd ../Images
$ ls -ld Captures
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 10:47 Captures

Bien évidemment, dans cet exemple, il vous faudra éventuellement remplacer microlinux dans le chemin par votre nom d'utilisateur. D'ailleurs, pour être sûr que c'est bien dans le répertoire utilisateur que l'on crée le dossier, nous aurions pu écrire la commande suivante :

$ mkdir ~/Images/Captures

Créer une série de répertoires

Admettons qu'à l'intérieur du répertoire ~/Images, nous souhaitions créer trois sous-répertoires Photos, Dessins et Logos. Nous procéderions de la façon suivante :

$ cd ~/Images
$ mkdir Photos Dessins Logos
$ ls -l
total 0
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 10:47 Captures
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 10:53 Dessins
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 10:53 Logos
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 10:53 Photos

Ce dernier exemple appelle deux remarques :

  • D'une part, il est tout à fait possible de créer une série de répertoires à la louche. Il suffit de spécifier leurs noms respectifs en argument, séparés par des espaces.

  • D'autre part, notez bien le d comme directory en tête des attributs drwxrwxr-x, qui signifie que nous avons affaire à des répertoires.

Gare aux espaces !

N'oublions pas de dire deux mots sur un détail important qui constitue une source d'erreur fréquente : les espaces dans les noms de fichiers et de répertoires.

  • Dans certains cas de figure (sur les serveurs, par exemple) il vaut mieux tout faire pour les éviter.

  • Dans d'autres cas, il est tout à fait possible de les utiliser, à condition d'être sûr de ce que l'on fait.

Je vous donne un exemple pour vous sensibiliser à la problématique. Retournez dans votre répertoire personnel (cd sans argument), créez un répertoire Test et, à l'intérieur de ce dernier, créez un répertoire Mes Documents :

$ cd
$ mkdir Test
$ cd Test
$ mkdir Mes Documents
$ ls -l
total 0
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 10:58 Documents
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 10:58 Mes

Vous voyez le problème. La commande mkdir nous a créé deux répertoires distincts, Mes et Documents. Ce n'est pas ce que nous voulions faire.

Prenons un autre exemple pour voir comment nous aurions pu nous y prendre. Revenons dans notre répertoire personnel, créons un répertoire Test2 et à l'intérieur, essayons de créer trois répertoires distincts Mes Documents, Mes Images et Mes Films :

$ cd
$ mkdir Test2
$ cd Test2
$ mkdir "Mes Documents"
$ mkdir 'Mes Images'
$ mkdir Mes\ Films
$ ls -l
total 0
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 11:01 'Mes Documents'
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 11:01 'Mes Films'
drwxr-xr-x. 2 microlinux microlinux 6 20 sept. 11:01 'Mes images'

Cette fois-ci, nous avons bien obtenu le résultat escompté. Vous aurez certainement remarqué que pour chacun des trois répertoires, je me suis servi d'une syntaxe différente, en utilisant respectivement des guillemets doubles, des guillemets simples et un caractère d'échappement devant l'espace.

Les arborescences en un coup d'œil avec tree

Puisque nous sommes en plein dans les arborescences de répertoires, le moment est venu de vous présenter un cousin lointain de ls, la commande tree. Curieusement, on ne la rencontre pas souvent dans les manuels d'initiation à la ligne de commande sous Linux.

  • Revenez dans votre répertoire personnel et créez un dossier Fichiers.

  • À l'intérieur de ce dernier, créez trois sous-répertoires Documents, Images et Films.

  • Créez-y trois fichiers vides nommés respectivement texte.txt, photo.jpg et film.avi.

$ cd
$ mkdir Fichiers
$ cd Fichiers
$ mkdir Documents Images Films
$ touch Documents/texte.txt
$ touch Images/photo.jpg
$ touch Films/film.avi

La commande tree nous permet d'apprécier le résultat de ce que nous venons de faire en un simple coup d'œil :

$ cd
$ tree Fichiers
Fichiers
├── Documents
│   └── texte.txt
├── Films
│   └── film.avi
└── Images
    └── photo.jpg

3 directories, 3 files

L'Arbre de la Connaissance

Les anglophones parmi vous auront deviné que la commande tree – qui signifie « arbre » en anglais – sert à représenter des arborescences.

Notre système contient une série de fichiers et de répertoires cachés, que nous pouvons afficher avec l'option -a comme pour la commande ls :

$ tree /etc/skel
/etc/skel

0 directories, 0 files
$ tree -a /etc/skel
/etc/skel
├── .bash_logout
├── .bash_profile
├── .bashrc
└── .mozilla
    ├── extensions
    └── plugins

3 directories, 3 files

Puisque nous avons parlé d'arbre, vous pouvez très bien imaginer les suites de répertoires et de sous-répertoires comme autant de branches qui se ramifient :

$ tree /usr/share/doc/gnupg2
/usr/share/doc/gnupg2
├── AUTHORS
├── DCO
├── DETAILS
├── examples
│   ├── Automatic.prf
│   ├── common.conf
│   ├── debug.prf
│   ├── gpgconf.conf
│   ├── pwpattern.list
│   ├── qualified.txt
│   ├── README
│   ├── scd-event
│   ├── systemd-user
│   │   └── README
│   ├── trustlist.txt
│   └── VS-NfD.prf
├── FAQ
...

Les fichiers (comme AUTHORS ou README) correspondent alors aux feuilles de cet arbre. Pour filer la métaphore, tout se rejoint à la racine.

Note pour les pinailleurs

Notre arbre est à l'envers. La racine est en haut et il faut descendre vers les feuilles.

L'option -d de tree montre les différents embranchements, mais sans les feuilles. En d'autres termes, tree -d (comme directory) affichera seulement les répertoires d'une arborescence :

$ tree -d /usr/share/doc/gnupg2
/usr/share/doc/gnupg2
└── examples
    └── systemd-user

2 directories

Créer une arborescence de répertoires

Admettons maintenant que nous voulions créer une série de sous-répertoires imbriqués les uns dans les autres, à la manière des poupées gigognes. Le résultat ressemble à peu près à l'arborescence suivante :

$ tree branche1
branche1/
└── branche2
    └── branche3
        └── branche4

3 directories, 0 files

La première idée sera sans doute d'invoquer mkdir avec le chemin complet des sous-répertoires. Malheureusement, voici ce qui se passe si nous procédons ainsi :

$ cd
$ mkdir branche1/branche2/branche3/branche4
mkdir: impossible de créer le répertoire « branche1/branche2/branche3/branche4 »: 
Aucun fichier ou dossier de ce type

Réprimons un instant une éventuelle pulsion de traverser du poing l'écran de l'ordinateur. Au lieu de cela, regardons de plus près le message d'erreur et prenons-le au pied de la lettre. Ce que notre shell essaie de nous faire comprendre (de façon un peu elliptique, certes), c'est qu'il n'arrive pas à créer le répertoire branche4 parce que les répertoires parents branche1, branche2 et branche3 n'existent pas.

Nous devons donc invoquer mkdir avec l'option -p (comme parent) :

$ mkdir -p branche1/branche2/branche3/branche4
$ tree branche1
branche1
└── branche2
    └── branche3
        └── branche4

3 directories, 0 files

Si notre shell se montre trop laconique à notre égard, il ne tient qu'à nous de le rendre plus bavard. Créons une autre série de répertoires imbriqués, mais cette fois-ci, utilisons l'option supplémentaire -v comme --verbose, c'est-à-dire « bavard » :

$ mkdir -pv poupee1/poupee2/poupee3
mkdir: création du répertoire 'poupee1'
mkdir: création du répertoire 'poupee1/poupee2'
mkdir: création du répertoire 'poupee1/poupee2/poupee3'

Des commandes plus bavardes

Cette option -v est applicable pour un grand nombre de commandes.