Linux installé par une poule
Pour cette première installation de Linux, nous nous retrouvons face à un dilemme. Tout le monde connaît le paradoxe de l'œuf ou la poule.
Le paradoxe de l'œuf et de la poule
“Qui était là en premier, l'œuf ou la poule ?”
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L'œuf, répondrez-vous, pour vous raviser instantanément en vous demandant quelle poule a bien pu le pondre.
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La poule, donc, mais non, car de quel œuf a-t-elle bien pu éclore ?
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Etc.
Notre dilemme est analogue et peut être formulé ainsi.
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L'apprentissage de Linux par la pratique nécessite une installation fonctionnelle de ce système.
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L'installation de Linux nécessite de connaître le système un tant soit peu.
Pour sortir de ce cercle vicieux, nous allons effectuer dans un premier temps ce que certains informaticiens anglophones appellent une chicken install : l'installation d'un système d'exploitation telle qu'une poule serait capable de réaliser. Il suffit qu'elle accepte les choix par défaut de l'installateur en actionnant la touche Enter avec son bec : OK, OK, OK, OK, OK.
Lancer l'installateur
Lancez le système live et double-cliquez sur l'icône Install to Hard Drive en haut à gauche sur le bureau KDE.
L'installateur Anaconda s'affiche et vous somme d'abord de sélectionner les paramètres régionaux du système.
La fenêtre principale de l'installateur s'affiche. Notez que le bouton Commencer l'installation reste désactivé tant que certains détails critiques comme le partitionnement ou le compte de l'administrateur du système n'ont pas été définis.
Choisir la disposition du clavier
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Si vous souhaitez utiliser un autre clavier que la disposition proposée, cliquez sur Clavier.
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Dans l'écran de configuration du clavier, sélectionnez celui qui est proposé et cliquez sur le bouton symbolisant un signe « moins » en bas à gauche de l'écran.
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Choisissez votre agencement dans la liste.
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Cliquez sur Ajouter, puis sur Terminé pour revenir à l'écran principal de l'installateur.
Partitionner le disque dur
Pour cette première installation, nous nous simplifierons la vie et nous choisirons le partitionnement automatique.
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Cliquez sur Destination de l'installation.
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Vérifiez si le disque dur est bien sélectionné.
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Gardez l'option Configuration du stockage : Automatique.
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Cochez Je voudrais libérer plus d'espace.
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Cliquez sur Terminé.
- Dans l'écran subséquent, supprimez toutes les partitions existantes. Cliquez successivement sur Tout supprimer, puis sur Récupérer de l'espace, ce qui vous fait revenir à l'écran principal.
Définir un mot de passe pour l'administrateur
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L'écran Mot de passe administrateur nous somme de choisir un mot de passe et de le confirmer.
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Éventuellement, cochez l'option Autoriser la connexion par SSH au compte root à l'aide d'un mot de passe. Si vous ne savez pas de quoi il s'agit, ne vous cassez pas la tête.
L'administrateur root et les utilisateurs
Pour simplifier quelque peu les choses, un système Linux fait grosso modo la distinction entre deux types d'utilisateurs.
Les utilisateurs du « commun des mortels » ont accès à certaines
zones du système, si l'on peut dire. À condition que leur compte soit
configuré correctement – nous verrons cela plus loin – ils ont suffisamment
de droits pour travailler correctement, mais une mauvaise manipulation de
leur part ne pourra en aucun cas porter atteinte à l'intégrité du système.
On peut comparer ce cas de figure à une entreprise où chaque employé
possède son propre casier, son propre bureau avec ses tiroirs qui ferment à
clé. Il bénéficie de l'infrastructure de l'entreprise et partage une partie
de son travail s'il le souhaite, mais personne – à l'exception de
l'administrateur root
– ne pourra fouiner dans ses affaires personnelles.
L'administrateur root
, quant à lui, possède tous les droits sur la
machine. C'est le vigile avec l'énorme trousseau de clés qui donne accès
aux moindres recoins du bâtiment.
Évitez les mots de passe trop simples
Linux a une préférence marquée pour les mots de passe compliqués, le genre
de chaîne de caractères que vous obtenez lorsque votre chat marche sur le
clavier. 123456
, 654321
ou le nom du chat en question ne sont pas
de bons mots de passe, à moins que vous n'ayez l'habitude d'appeler votre
animal domestique GnL!pFz@m0och3#th
ou Wgh_8!sTr&5%Fg@H
. Vous verrez
d'ailleurs que l'installateur protestera si le mot de passe que vous
choisissez lui paraît trop simple. Dans ce cas, vous devrez soit en choisir
un autre plus compliqué, soit confirmer par deux fois.
Configurer le fuseau horaire
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Ouvrez la section Heure et date.
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Le cas échéant, sélectionnez le fuseau horaire en cliquant sur votre emplacement géographique.
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Vérifiez la Région : par exemple Europe.
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Vérifiez la Ville : par exemple Paris.
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Cliquez sur Terminé.
Désactiver Kdump
Kdump est un mécanisme de capture lors du plantage d'un noyau. Il peut être désactivé.
Créer un utilisateur
L'écran Création de l'utilisateur vous permet de créer un utilisateur initial.
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Renseignez le nom complet : quelque chose comme Nicolas Kovacs, Microlinux, Gaston Lagaffe ou Jean-Kevin Tartempion.
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En fonction de votre saisie initiale, l'installateur vous fera une suggestion pour le nom d'utilisateur, mais vous n'êtes pas obligé de la suivre.
Choisir un nom d'utilisateur
Il existe une série de règles et de conventions sur les systèmes Linux en ce qui concerne les noms d'utilisateur :
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Il est interdit d'utiliser les caractères spéciaux et les espaces.
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Préférez les lettres minuscules. C'est une convention et rien ne vous empêche d'utiliser les majuscules.
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Un nom d'utilisateur est généralement composé de l'initiale du prénom, suivie du nom de famille. Là aussi, c'est une recommandation et vous n'êtes pas obligé de vous y tenir.
Si nous respectons ces règles, Gaston Lagaffe utilisera donc le nom
d'utilisateur glagaffe
, Jacques Martin s'identifiera sur le système en
tant que jmartin
et le login de Jean-Kevin Tartempion ressemblera à
quelque chose comme jktartempion
.
Rien ne nous oblige pourtant à être aussi strict dans la définition du nom
d'utilisateur. Jean-Philippe Smet pourra préférer johnny
à jpsmet
, Gaston
Lagaffe utilisera un simple gaston
et Jean-Kevin Tartempion favorisera
warlordz
ou nemesis
, plus incisifs que jktartempion
.
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Cochez l'option Faire de cet utilisateur un administrateur. Nous verrons plus loin ce qu'elle signifie.
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Choisissez un mot de passe pour cet utilisateur, en respectant les mêmes règles que celles énoncées un peu plus haut pour celui de l'administrateur
root
. -
Cliquez sur Terminé.
Faire de cet utilisateur un administrateur
Assurez-vous de bien cocher la case Faire de cet utilisateur un
administrateur. Sous le capot, cette option ajoute l'utilisateur en
question au groupe système wheel
, ce qui lui permettra d'invoquer la
commande sudo
pour les opérations qui requièrent les privilèges de
l'administrateur root
. Nous en aurons besoin au fil des ateliers
pratiques.
Définir le nom d'hôte
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Pour le nom d'hôte de votre machine, choisissez-en un à votre convenance :
linuxbox
,testbox
,sandbox
, etc. -
Confirmez le choix du nom d'hôte en cliquant sur Appliquer, puis sur Terminer.
Démarrer l'installation
L'écran principal de l'installateur n'affiche plus aucun paramètre manquant. Vous remarquerez que le bouton Commencer l'installation n'est plus désactivé. Cliquez dessus pour démarrer l'installation du système sur le disque dur.
L'installation des paquets logiciels vous laisse le temps de boire un café.
Une fois que tous les paquets sont installés, cliquez sur Terminer l'installation pour quitter l'installateur.
Redémarrage initial
Le système live est encore en train de tourner. Pour le quitter, cliquez sur le menu des applications en bas à gauche de l'écran et sélectionnez Restart.
Confirmez le redémarrage en cliquant sur OK dans l'écran subséquent.
N'oubliez pas d'enlever la clé USB du support d'installation au redémarrage.
Au premier redémarrage, il vous faudra accepter la licence en cliquant sur License Information :
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Lisez les deux lignes qui résument le End User Licence Agreement (EULA).
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Cochez la case J'accepte le contrat de licence.
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Cliquez sur Terminé.
- Cliquez sur Finaliser la configuration.
L'écran de connexion SDDM (Simple Desktop Display Manager) s'affiche.
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Définissez éventuellement la Disposition du clavier dans le sélecteur en bas à gauche de l'écran.
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Dans le menu Session de bureau juste à côté, remplacez Plasma (Wayland) par Plasma (X11).
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Renseignez le mot de passe de votre utilisateur et confirmez par Enter.
X11 vs. Wayland
X Window System (X11 pour les intimes), c'est le serveur d'affichage traditionnel du monde Unix et Linux. La première version de ce système de fenêtrage remonte à 1984. Wayland est une solution plus récente censée remplacer X11.
Le monde de Linux a une tendance marquée pour remplacer les composants robustes et mûris du système par des technologies nouvelles qui apportent des améliorations significatives ainsi qu'une panoplie de bugs et de dysfonctionnements inédits dans leur sillage.
N'hésitez pas à tester Wayland en démarrant Plasma (Wayland). Et si jamais votre menu des applications se retrouve tout à coup en plein milieu de l'écran, vous serez probablement motivés pour revenir à Plasma (X11) dans l'écran de connexion.
Regardez la présentation de l'assistant de bienvenue du bureau KDE ou cliquez sur Ignorer.